Jour 13 : Sobriu – Cabana Pleta del Duc
18 août
24,9km, 1620m D+, 1290m D-
8h40, tente pliée, j’entame les 800m de descente jusqu’à la route que je suis jusqu’à Alós d’Isil en chantant du Brassens. Je recharge en eau puis, toujours par la route, rejoins Isil o Gil, charmant village de pierres aux rues étroites.
Après 1h de montée assez raide dans la forêt, qui me protège du soleil, je trouve un bâton de bois que je taille à ma hauteur, deux bâtons de nouveau, voilà qui est bien mieux, retour aux sources.
Je grimpe sous le soleil, entre les genêts et les genévriers où foisonnent criquets et sauterelles, ça saute de partout à chaque pas. 1000m et beaucoup de gouttes de sueur plus haut, je m’arrête au refuge libre d’Airoto, tout orange, l’endroit à l’air parfait pour passer la nuit : matelas et poêle à l’intérieur, table et bancs en bois à l’ombre d’un grand arbre et source d’eau à l’extérieur.
Revigoré je repars en longeant l’Estany d’Airoto puis atteins un premier col et redescends pour commencer à suivre un itinéraire hors sentier, en visant un col au loin. Premier vrai hors sentier de la rando, ce n’est pas facile, je suis une sente au début, puis plus rien, je marche sur des blocs de pierre, des rhododendrons, sillonne entre des pins, atteins une crête abrupte où une averse me surprend.
Je contourne l’Estany de Garraba en prenant garde à ne pas glisser sur les pierres et l’herbe devenus glissants. Enfin je retrouve un chemin cairné, passe un premier collet, contourne un étang puis gravis le dernier col de la journée.
Coll de l’Estany Pudo, le vent souffle fort, j’observe un impressionnant spectacle : d’imposants nuages et brouillard semblent se jeter comme d’immenses vagues se déversant en Espagne par le large col de la Bonaiga.
C’est spectaculaire, malheureusement je descends par là, et rapidement me voilà dans le gros brouillard, le froid et le vent. Il est 19h et je n’y vois rien dans cette purée de pois, je fais de nombreux demi tours en râlant pour trouver le Refugi de la Pleta del Duc.
Quand enfin je vois une forme de cabane se profiler, je suis trop content, je vais dormir au sec et au chaud ! J’y trouve une table, des bougies, des matelas, du bois sec et des journaux, c’est le grand luxe, et j’allume rapidement un feu dont la chaleur vient lécher mes pieds transis pour mon plus grand bonheur.
Pendant mon dîner, je suis rejoins par Iaonia, un berger espagnol, je lui dois tout, c’est lui qui a nettoyé la cabane, coupé le bois, et qui m’offre en plus du chocolat pendant que lui mange ses espèces de hot-dog froids. Il est très drôle et vraiment généreux.