Jour 24 : Ansabère – Refuge de Belagua
29 août
25,3km, 1200m D+, 1330m D-
Il a bien plu toute la nuit, je descends dans la forêt sur un sentier bien humide. Je choisis le sentier plus facile et plus long qui ne monte pas à la Table des Trois Rois, pour ne pas me retrouver sur la crête avec le mauvais temps annoncé.
En me retournant je peux contempler les Aiguilles d’Ansabère illuminées par le soleil du matin, sous lesquelles j’ai dormi.
J’emprunte quelques pistes et routes, dans le beau cirque de Lescun, et redescends jusqu’à 930m, ça faisait longtemps que je n,’avais pas vu une altitude à trois chiffres !
Au Pla de Sanchèse, un groupe me dit que l’orage allait éclater vers 13h, ça m’inquiète mais il faut pourtant bien que je passe le col. En montant vers les Cayolars d’Anaye, je fais des plus grand pas, espérant être là-haut au plus tôt.
En montant dans le vallon d’Anaye, je suis très content de retrouver Bruno, qui a dormi au gîte de Lescun. Nous marchons ensemble, mes jambes sont engourdies, chaque pas me fait souffrir, contrecoup de mon bon rythme d’hier. Au moins la pluie s’est calmée, et nous avons même un peu de soleil. Je discute aussi avec trois bergers d’Anaye, plus bavards que celui d’Ansabère.
À la source de Marmitou, nous remplissons nos gourdes de cette eau bonne et fraiche qui sort de la roche. Dominés par le Pic et la Table des Trois Rois, le décor est de plus en plus karstique, je demande une deuxième leçon de géologie à Bruno, qui m’explique que la forme particulière de ces roches calcaires est due à la dissolution par l’acidité des pluies (ce qui explique aussi la formation de célèbres grottes dans la région).
Dans ce décor lunaire rempli de karst nous passons le Col d’Anaye (2030m), qui marque l’entrée dans le Pays Basque.
Puis nous entamons la longue descente vers le refuge abandonné de Belagua, le chemin entre dans une jolie forêt de pins et de hêtres, mais se transforme petit à petit en un infernal bourbier, une boue dans laquelle les bâtons s’enfoncent à moitié. J’ai l’impression de faire du sur place à chercher chaque caillou ou branche pour ne pas m’enfoncer. Heureusement qu’il est bien balisé dans cette forêt labyrinthique.
Je suis au bout de mon moral quand enfin je sors de la forêt et aperçois le refuge au loin ! Il est 17h, j’espérais aller plus loin aujourd’hui mais je n’en peux plus et suis bien content d’être arrivé !
La bâtisse est grande est délabrée, les vitres sont cassées, les portes murées, j’en fais le tour sans comprendre, quand je vois une petite baraque attenante, ouvre la porte métallique et découvre un parfait petit refuge tout confort, lits mezzanines, matelas, table et bancs en bois, lavabo avec éponge et savon, il y a même des pots avec de la purée, des épices, des flocons d’avoine, c’est le grand luxe !