Jour 7 : Bousiyéas – Saint-Étienne-de-Tinée

Jour 7 : Bousiyéas – Saint-Étienne-de-Tinée

Vendredi 14 août :
17,6km, 730m D+, 1250m D-, 6h10 étape, 4h50 marche

Comme prévu le réveil sonne à 3h50,  une grosse pluie fait une tentative infructueuse pour nous démotiver, et le temps de nous préparer, le temps se calme déjà. Nous plions la tente encore humide et, bien couverts, nous partons à la frontale dans la nuit noire, quelques étoiles ça et là percent les nuages.

Au fur et à mesure de notre montée vers le col de la Colombière, la luminosité augmente petit à petit, les sommets et cols des montagnes environnantes se détachent du ciel qui prend peu à peu une couleur bleue foncée. Des couleurs si variées doucement apparaissent dans l’obscurité, le vert des sapins et le gris de la pierre, la terre brune (et même le rouge et blanc des marques de GR). C’est un moment unique, je n’avais pas vécu ça depuis l’ascension nocturne du Ventoux il y a 8 ans, pourtant ce n’est pas très compliqué,  a priori il suffit de se lever (très) tôt.

Nous passons proches d’un troupeau de montons, les chiens de garde viennent littéralement nous coller aux fesses pour nous aboyer dessus, puis après une petite heure et demi nous atteignons le col (2237m). Malheureusement la météo est capricieuse, et le sommet de la Colombière – quelques centaines de mètres plus haut et exactement à l’est du col – nous cache bien la vue. Et même si nous ne verrons pas le soleil passer l’horizon, nous faisons quand même une pause petit-déj’ ici alors qu’il est à peine 7h et qu’il fait encore bien froid.

Nous entamons la longue et éreintante descente jusqu’à St-Dalmas-le-Selvage, nous y voyons de nombreux chamois (c’est l’avantage d’être matinal), et la famille anglaise avec ses deux enfants que nous n’arrêtons pas de croiser depuis le lac St-Anne nous dépasse. 9h10, nous voilà à St-Dalmas, joli petit village alpin avec son clocher de pierre, je suis déjà fourbu alors qu’il est plus tôt que tous les départs des jours précédents.
Nous repartons en chantonnant vers St-Étienne-de-Tinée, passons le Col d’Anelle (1731m), pour finalement descendre jusqu’à St-Étienne, notre point le plus bas depuis le début de la randonnée (1161m).

11h20 : Saint-Étienne-de-Tinée, fin du voyage pour Pierre et moitié de la rando pour moi ! Après avoir planté la tente au camping municipal nous célébrons ça avec un délicieux resto en centre-ville : une heure et demi, au soleil sous un parasol, avec bières à l’apéro, tartiflette, salade de chèvre chaud, vin rouge, crêpes à la confiture de myrtilles et cafés. Tout ça sans avoir besoin de préparer, nous nous sentons comme des princes. Et quand nous repensons à Château-Queyras ou Briançon, on a vraiment l’impression que « c’était il y a mille ans, facile ! ».

Pierre va chercher son bus alors qu’un énorme orage vient juste d’éclater, c’est fou comme le temps change vite en montagne. Nous nous embrassons, et me voilà pour la première fois tout seul, on my own, je crois que je ne réalise pas encore vraiment.
Après un petit tour en ville, où je ravitaille et cherche sans succès une recharge de gaz (j’espère que ce qu’il me reste tiendra jusqu’à Menton), je me pose à l’entrée de ma tente avec mon carnet pour une petite heure d’écriture. Hum délicieux ce chèvre et cette tapenade sur le miracle d’une baguette fraiche !

J’ai rangé mes affaires, installé mon couchage, duvet dans la diagonale de la tente (j’ai beaucoup trop de place quand j’y suis tout seul !), il est 20h20 et je ne vais pas tarder à m’endormir alors qu’il fait encore jour.

 

 

Petit café de 4h du mat
Et départ à la frontale
Les premières lueurs du ciel sur les crêtes noires
On ne l’a pas vu mais le soleil s’est levé
En descendant vers St-Dalmas-le-Selvage
Deux randonneurs et le clocher de St-Dalmas
Saint-Étienne-de-Tinée, quelle grande ville
Le grand luxe
Et mon spacieux chez moi

Jour précédent        Jour suivant

 

Télécharger le gpx