Jour 2, dimanche 5 juin, 133km
Sortir de son duvet à 9h quand on fait de la randonnée c’est vraiment ce qu’on peut appeler une grasse matinée ! Je déguste mes flocons d’avoine avec du lait qu’un campeur danois est venu me donner, miam. Enroulage de duvet, pliage de tente, lavage de dent, accrochage de sac sur le vélo, enfourchage, me voilà parti.
Je sors de Chartres sous le soleil, suis une coulée verte où des familles font du vélo et du roller, puis avance de bourgades en bourgades par des routes départementales parfois assez vallonnées, et si les descentes sont un régal, les montées me font en revanche bien souffrir, surtout avec ce vélo dont la chaîne a une fâcheuse tendance à sauter juste pour m’énerver. Mais les paysages du Perche valent le coup, les vallons très verts quand on prends de la hauteur, les champs où fleurissent les coquelicots, et certains villages aux vielles et belles bâtisses. Je fais une pause particulièrement délicieuse à La Croix-du-Perche, allongé sur l’herbe au soleil devant sa petite église, je m’assoupis et mon dos me remercie.
Dans l’après-midi je traverse Nogent-le-Rotrou puis rejoins un autre chemin vert, et si les arbres autour empêchent un peu de profiter du paysages, au moins c’est tout plat et je ne sens pas le vent de face que j’avais ce matin. Je suis ce chemin jusqu’à Mortagne-sur-Perche puis Le Mêle-sur-Sarthe que j’atteins après presque 130km pédalés aujourd’hui.
Je sais que Louis et François avaient dormi là quand ils ont fait la même rando il y a un mois et demi, mais je ne trouve rien. J’interroge alors une femme qui marche dans la rue avec sa fille, « Oui il y a un camping pas loin, mais j’ai aussi un canapé pour t’héberger chez moi si tu veux. ». Ouah ! Cette hospitalité spontanée me touche vraiment. J’accepte bien entendu son invitation, j’espérais tellement ce genre de rencontres.
Cécile est une personne incroyablement gentille et généreuse, de retour de 10 ans de vie à Saint-Martin elle habite dans un appartement ici depuis quelques mois avec ses deux filles de 11 et 5 ans, Mila et Eva. Elle m’accorde tout de suite sa confiance et pars diner chez ses parents avec ses filles, me laissant seul dans son appart pendant 3h, m’offrant de me servir dans le frigo si j’ai faim et de prendre une douche si je veux. Je suis sincèrement frappé et heureux de tant de générosité envers un inconnu. Je profite de la douche et me régale avec des coquillettes au ketchup qui me permettent d’économiser mon dernier paquet de noodles pour demain. Mon hôte rentre vers 22h30 et me propose du boudin croate et un verre de vin pour l’accompagner, nous discutons jusqu’à plus de minuit tandis qu’Eva joue à se cacher dans mon duvet.
C’était une excellente soirée, éreinté et heureux je m’endors sur le matelas du salon.