Jour 3, lundi 6 juin, 104km
Après un bon petit dej, je remercie et fais mes adieux à Cécile, puis pars vers 10h40 pour rejoindre la coulée verte, décidément des départs bien tardifs ! Le Soleil est de la partie mais les arbres m’empêchent de profiter de sa chaleur, je suis la coulée 1h30 puis me retrouve de nouveau sur les routes départementales vallonnées qui m’emmènent jusqu’à Alençon, que je traverse rapidement. Je vise d’arriver à Carrouges avant 14h pour pouvoir y faire une pause et déjeuner. De nombreux vallons et bourgades séparent ces deux villes, et si je bats mon record de vitesse avec une pointe à 57km/h dans une descente, de l’autre côté je souffre vraiment dans chaque montée, mes jambes râlent et ma chaîne passe son temps à sauter, ce qui m’énerve passablement..
13h40, j’arrive à Carrouges, tout semble désert, je toque à un gîte ou un homme m’indique qu’il y a un petit resto à côté de la mairie, j’y vais et effectivement je suis ravi de le trouver ouvert, je meurs de faim ! Je me régale avec une pizza « carrougienne » et même une mousse au chocolat en dessert. C’est la première fois que je fais une rando aussi luxueuse !
Repu et reposé, je repars sous un ciel gris par la grande descente vers le pittoresque château de Carrouges, je le contourne et continue ma route. Apres 1h30 de route vallonée entre les champs où je vois de nombreux coquelicots, j’arrive à Bagnoles de l’Orne, charmante petite ville, un peu « bourgeoisie d’antan », un hôtel restaurant en pierre surplombe le petit lac où avancent des pédalos, un casino un peu plus haut et de nombreux petits commerces, restaurants et glaciers sont ouverts, c’est un peu animé, rien à voir avec Carrouges. Sur un chemin de goudron en mauvais état au milieu de la forêt, je m’amuse à compter mes coups de pédales pour faire une estimation du total à la fin.
J’arrive sur les hauteurs de Domfront, ravissante cité ancienne, rues pavées et vieilles bâtisses, derriere la ville se trouvent les ruines d’un chateau du 11e siècle. Je m’arrête à la fois pour contempler la vue que me procure la hauteur de ce village, et me balader dans les ruines. En repartant je tombe sur deux panneaux : « Mont-St-Michel 98km » et « Paris 337km », trop cool, je me rapproche :), et je me dis aussi que j’ai déjà parcouru une trotte.
Peu de temps après, mon chemin se trouve barré par un troupeau de vaches qui le traversent pour retourner à la ferme, je salue la fermière et son fils alors que des gouttes de pluie commencent à tomber. Apres quelques minutes d’hésitation je me décide à aller demander l’hospitalité à ces fermiers, quitte à simplement dormir sous la grange, pour m’éviter le risque de devoir monter la tente sous la pluie. Ils sont très sympathiques, ils acceptent et me dépannent en plus en eau et électricité pour mon téléphone, grâce à eux je vais dormir au sec et sur le confort de la paille alors qu’il pleut à verse à l’extérieur, me faisant en prime encore la nouvelle expérience de dormir dans une grange à côté des veaux :).