Jour 4, mardi 7 juin, 73+24km

Jour 4, mardi 7 juin, 73+24km

Je me réveille à 7h du matin, et pars à 8 alors que l’averse de cette nuit semble s’être calmée, malheureusement ça ne dure pas, et en plus du fort vent qui me vient de face, la pluie se met à tomber.. je suis rapidement trempé, je n’avance pas, le vent de face plus le chemin de terre mouillée ont raison de moi, je me traîne à 13km/h. Et à part une ou deux éclaircies au tout début, j’enchaîne deux heure complètement sous l’averse, ce sont vraiment les pires conditions, je suis incapable de profiter à ce moment là, ça me rappelle un peu ce jour dans le Mercantour où j’avais hurlé contre la pluie et la grêle..

Mes pieds sont trempés, plein de boue et frigorifiés, et j’avance au mental, en prenant une barre au chocolat toutes les heures et demi pour me réconforter, heureusement que c’est quasi tout plat, comme quoi ça peut toujours être pire.

Miracle la pluie finit par se calmer un peu, j’ai même quelques rayons de soleil, qui font vraiment, vraiment du bien, le paysage est super et je ne m’en étais pas encore rendu compte, les panneaux avec les km pour le Mont Saint Michel défilent décroissants et m’ont aussi permis de garder le moral ce matin. Je me rapproche, je commence aussi à sentir de nouveau mes doigts de pieds, mon velo, mes jambes et mes chaussures sont couverts de boue, mon sac a pris un peu malgré la housse de pluie.

Pontaubault ! Ça sent l’arrivée, c’est la ville du début de l’embouchure de la baie, je la traverse  et me retrouve un petit peu en hauteur pour longer la baie avec le plus fort vent que je n’ai jamais vu, tellement fort que j’en ai mal aux oreilles, des rafales à près de 80km/h, je me traîne à 11km/h alors que je force comme un âne. Mais bon je ne peux pas insulter le vent, c’est lui qui pousse les nuages qui m’embêtaient tout à l’heure. Première vue sur le Mont Saint Michel, youhouuuu, je crie de joie ! Je sors mon téléphone pour prendre une photo, il est déchargé… ce n’est pas le moment du tout, alors je me lance dans une opération d’installation de mon chargeur solaire, c’est un test, ça marche ! Je me rapproche petit à petit, toujours contre le vent, j’arrive à un panneau « Mont Saint Michel 9km » par la route à côté d’un panneau « Mont Saint Michel 19km » par l’itinéraire vélo, je n’hésite pas très longtemps, le vent aura eu raison de moi. Les kilomètres diminuent petit à petit sur les panneaux, ça y est j’arrive, me voilà devant l’immensité de la baie traversée d’un grand pont qui accède au Mont, dont je distingue la magnifique abbaye et son ange qui surplombe les toits et les maisons en pierres. Je suis tellement content d’être arrivé, après les toutes ces galères de la journée ! Je sais que ce n’est pas vraiment autorisé mais je pousse quand même à vélo jusqu’au pied du mont par le pont.

Ça y est c’est fini ! Enfin non pas tout à fait, il faut quand même que je fasse un peu mon touriste, et même si après 4 jours de solitude c’est étrange d’être entouré de touristes, je prends beaucoup de plaisir à me balader dans ce pittoresque village de pierres aux allures médiévales, mais le meilleur moment restera quand même les deux heures passées à la crêperie à me régaler sous un soleil que je n’aurais pas cru possible ce matin ! Le velo non plus n’est pas fini, il me reste une vingtaine de kilomètres pour retourner jusqu’à Avranches pour prendre le train, heureusement le vent est dans le dos cette fois, 30km/h sans effort ça change. Dernière anecdote, après 470km, mon pneu arrière a éclaté a 200m de la gare, sur une descente très raide où à trop freiner mon pneu s’est usé sur les graviers, j’ai de la chance dans mon malheur car cette fois je n’aurais pas pu le changer..

Finalement j’ai quand même planté la tente dans la nuit
Départ sous la pluie…
Et dans la boue..
Et puis le soleil pointe le bout de son nez
Première vue sur le Mont !
Je n’hésite pas longtemps
Et m’y voilà finalement arrivé 😀
Sur la baie

 

Quand je me couche à 1h30 du matin dans le confort de mon lit à Sartrouville après 5h de train et de RER, j’ai du mal à imaginer que le réveil dans la grange c’était ce matin…

 

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