Jour 3, Ascu Stagnu – Bivouac sauvage

Jour 3, Ascu Stagnu – Bivouac sauvage

13 août : De l’ambition de tripler une étape
35km, 2100m D+, 1930m D-
étape : 15h, effort : 12h

Nous partons à 6h50 d’Asco mentalement bien prêts pour la longue étape qui nous attend, elle commence d’ailleurs par une montée de 1250m jusqu’à la pointe des éboulis qui jouxte le Monte Cinto, point culminant de la Corse.
La montée est intéressante, même si longue et éprouvante, parfois technique, le point noir est le monde, nous doublons de nombreux groupes de tous âges. Nous avançons tant bien que mal dans ces pierres (car à part la petite forêt au départ il n’y a quasiment pas de végétation), et alors que nous avions limite froid avec le vent et l’altitude, nous arrivons au col, 2660m, a priori la moitié du D+ d’aujourd’hui !
Mais il est déjà 11h, nous repartons après une courte pause. Ici nous quittons le GR pour prendre une variante que j’ai imaginée pour faire 3 étapes en dehors du GR jusqu’à le rejoindre ce soir à Manganu. Nous mettons un peu de temps à trouver le chemin (en pointillé sur la carte) qui descend dans les pierres instables jusqu’au lac de Cinto. Son eau limpide, la chaleur et le ciel bleu m’incitent à m’y baigner rapidement, elle est glaciale mais ça fait un bien fou et permet aussi de rincer mes affaires sales.

Il est environ midi, nous attaquons la descente vers le refuge de l’Ergo, longue mais tranquille, dans un décor qui me rappelle la Vallée des Merveilles, peu de végétation, des grandes pierres parfois verdâtres de mousse, parfois rougeâtres de je ne sais pas trop quoi. Comme d’habitude en Corse, nous commençons à nous y habituer, le chemin n’est pas simple, jamais plat ou linéaire, il faut mettre les mains, ne pas perdre les marquages ou les cairns. Mais nous sommes tous seuls, enfin laissé la foule en quittant le sentier, cette variante s’annonce bien !
Nous repartons après avoir grignoté quelques fruits secs à l’ombre du refuge libre (je recommande vraiment cet endroit pour venir passer des vacances au calme).

Après avoir passé une petite crête, notre chemin serpente le long d’une route de terre et descend jusqu’au grand lac de retenue d’Albertacce que nous voyons grossir petit à petit. Lozzi, puis Sidossi, nous prenons beaucoup de plaisir à traverser ces petits villages corses, malgré le soleil de plomb qui tape sur nos têtes. Nous longeons le lac, pour en atteindre l’autre rive par un petit pont, 800m d’altitude, à partir de là ça va bien remonter.
Casamaccioli, nous traversons ce très joli et typique petit village, et attaquons la montée vers la Bocca Cappizzolu. Un cochon sauvage peu farouche s’approche de nous, c’est le deuxième aujourd’hui, ça change un peu des vaches, des oiseaux et des lézards qui constituent à peu près la seule faune que nous voyons.

Les jambes tirent quand nous atteignons la Bocca à 19h15, mais nous forçons le pas, espérant atteindre le refuge avant 22h. Mais l’obscurité commence à tomber, 20h, la Lune se lève, nette et magnifique sur ce ciel bleu marine. 20h30, nous allumons nos frontales, 21h, nous perdons une première fois le chemin. 21h40, avec la clarté relative de la Lune et des frontales nous doutons plusieurs fois du chemin, et décidons finalement de planter la tente dans une petite prairie, c’est plus prudent, le refuge semble encore loin sur la carte…

Il est tard, nous sommes littéralement cassés, mais finalement pas si mal, en train de manger nos pâtes au champignons, tout seuls dans un large vallon entouré de petites crêtes et sous un superbe ciel noir étoilé, en fait on est mieux ici que n’importe où ailleurs !

On attaque la montée du Cinto
Montée parfois technique
(Presque) au sommet de la Corse
Plouf !
Le Cinto, sommet de la Corse, voilà à peu près d’où nous descendons
Le lac d’Albertacce
Village Corse à flanc de colline
Quand on est fatigués
La Lune se lève
Le bivouac génial

 

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