20 août
19,8km, 1400m D+, 1840m D-

 

J’ai passé probablement la plus mauvaise nuit depuis le début, inconfortable, je glissais tout le temps, mais surtout quel froid ! C’est vrai que c’est ma plus haute altitude de bivouac depuis le début. En rentrant mon prochain achat sera clairement un nouveau duvet.
Heureusement je me suis intelligemment posé sur la rive ouest du lac, et à partir de 8h le soleil commence à bien chauffer la tente, je parviens à m’extirper de mon duvet et à prendre mon petit-déj dehors au soleil.

Au port de Rius, je peux voir en face la vallée des Mulleres et ses hauts sommets vers lesquels je vais. Mais avant je dois redescendre dans la vallée, 700m plus bas jusqu’à l’Hospital de Vielha, dire que je vais les remonter juste après.
11h, au fond de la vallée je fais un point topo, recharge en eau et lave quelques affaires dans la rivière. J’entame ensuite tranquillement les 1500m de D+ que j’ai devant moi, j’espère en faire la moitié avant ma pause déj.

Sous le grand ciel bleu, je monte sur un beau sentier de vallée, parsemé de plusieurs cascades, et parviens au refuge de Mulleres. Un peu plus loin je trouve un petit lac dans lequel fond un petit névé, j’ai très chaud et n’hésite pas à me baigner, mais à 2315m elle est sacrément froide !
Je déjeune en caleçon en séchant au soleil, quel régal.

La montée vers le coret de Mulleres est assez raide, les cairns m’indiquent bien le chemin dans la caillasse. C’est très escarpé sur la fin, je dois à plusieurs reprises utiliser une ou deux mains pour littéralement grimper, heureusement que j’aime ça.
2930m, yeah, me voilà au col ! Il est 15h43, et à 3min près je découvre l’Aneto exactement deux semaines après être parti de Banyuls ! Dominant l’imposant massif des Maladetas, ce dôme rocailleux qui surplombe plusieurs glaciers est le point culminant de toute la chaîne des Pyrénées.

 

 

Du col je me hisse jusqu’au Tuc de Mulleres (3010m), mon 4ème et dernier sommet de plus de 3000m de la randonée. J’y admire l’impressionnante vue des montagnes à perte de vue à l’ouest et à l’est, et les plaines loin derrière les vallons au nord et au sud, je suis littéralement en plein milieu des Pyrénées !

Je redescends sur de gros blocs de pierres rabotées par les névés, passe plusieurs lacs et laquets puis découvre un beau replat verdoyant, entrelacé de ruisseaux.
Je le traverse puis finis par arriver au parking de la Besurta à 19h, un petit peu de monde, quelques voitures et bus. L’avantage c’est que j’y trouve une échoppe où je peux m’acheter un peu à manger, c’est tout petit mais ça me paraît énorme moi qui n’ai vu aucun commerce depuis Tarascon-sur-Ariège.

Je plante ma tente un peu à l’écart de la route, me régale avec une bière et des chips de l’échoppe. Une fois dans ma tente, j’écris et bouquine, je me lave les dents à l’intérieur comme je suis en train de prendre l’habitude, en avalant l’eau et le dentifrice.

 

 

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