23 août
31,9km, 1510m D+, 1360m D-

5h du matin, le tonnerre me réveille, les éclairs illuminent ma tente, et la pluie tombe dru sur le toit.
Ça dure jusqu’au petit matin, heureusement une accalmie me permet de plier bagage vers 9h. Je pars sur le GR11, c’est la variante « facile » mais ce me semble plus safe avec le temps menaçant.

Après 45min sur un large sentier très fréquenté par des vaches, je me rends compte que je marche sur le GR19.. Plutôt que de faire demi-tour je décide de couper hors sentier en traversant à gué le petit torrent qui coule en contrebas, pieds nus, ça me rappelle Into the Wild. 🙂

Ça y est j’ai retrouvé le bon sentier, je monte en pente douce, avec difficulté, cette erreur m’a mis le moral dans les chaussettes, en plus j’ai toujours peur que l’orage éclate en montant vers le col. Des bûcherons espagnols me rassurent, cela ne m’empêche pas de me prendre une grosse averse de grêlons. Avancer quand le mental n’est pas là, c’est vraiment compliqué.

12h15, je suis au col, le Paso de los Caballos, 2315m, enfin ! Il y a même un peu de soleil par intermittence et je peux mettre ma tente à sécher pendant que je mange mon reste de cacahuètes. Je n’ai pas mangé grand chose aujourd’hui, vivement le ravitaillement à Parzan !

Complétement tout seul, j’avale à bon rythme les 1200m de descente sur une piste qui rejoint la route de Parzan. Ce n’est pas ma direction mais j’y fais un détour de plusieurs km pour passer au supermercado et retirer de l’argent liquide. C’est une ville frontière, et tous ces panneaux publicitaires pour l’alcool pas cher et ces grandes surfaces me troublent un peu moi qui n’ai pas vu de « civilisation » depuis 8 jours. Je suis malgré tout bien content de remplir mon sac.

Je longe la grande route pendant 5km, c’est un enfer, les voitures roulent très vites et passent pas loin de moi.
La pluie a doucement repris et j’entends l’orage qui tonne au loin, j’espère vraiment arriver au refuge de Barrosa au plus tôt..

Je quitte enfin cette route pour emprunter une piste, puis un sentier sur lequel je me fais une dernière fois rincer par une grosse averse.

18h, j’arrive au Refugio de Barrosa, tellement content ! En plus d’un seul coup les nuages se dissipent et le soleil apparaît, je découvre la belle vallée et son cirque de crêtes, c’est magnifique. Je suis rassuré quant à l’orage et content d’en avoir fini avec cette journée assez dure.
Pour fêter ça je m’ouvre un coca et paquet de chips que je me suis payé le luxe de porter depuis Parzan précisément pour ce moment.

Je profite un long moment sur le parvis de cette belle cabane en pierre à l’intérieur confortable, j’écris, je m’étire, je dessine.
Puis pendant que je dîne dehors, un randonneur arrive, c’est Serge, que j’ai laissé hier dans la descente de Viados, génial !

Nous discutons, nous racontons nos péripéties à la lumière de la bougie en partageant du chocolat – lui a marché de nuit à la frontale sous l’orage la nuit dernière, fou !

Avant de nous coucher, l’orage revient, super fort, ça pète de partout, ça éclaire énormément la vallée et les crêtes, nous observons ce spectacle depuis le parvis de la cabane, bien contents de dormir à son abri.

 

– dessin de la vallée –

 

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