Jour 27 : Azpegi – Les Aldudes
1er septembre
27,6km, 790m D+, 1390m D-
Conasse de souris ! Déjà elle m’a réveillé plusieurs fois à faire du bruit, mais surtout elle a fait un petit trou sur une poche latérale de mon sac (dans laquelle se trouve ma poubelle).
J’offre du café à Elisa qui randonne sans réchaud puis pars après m’être de nouveau massé le genou avec son baume du tigre. Nos chemins se séparent et je retrouve ma solitude d’hier, le chemin me fait passer sous le sommet d’Urkulu où trône le vestige d’une tour gallo-romaine. En arrière plan de nombreux sommets, d’où je viens, je distingue encore l’Ohry déjà loin.
Je rejoins le chemin de St Jacques de Compostelle, que mon topo décrit comme une « autoroute balisée jusqu’au ridicule le plus absolu », c’est un peu sévère mais c’est vrai qu’il y a un poteau indicateur tous les 50m, et que je croise un peu de monde, ça contraste avec ma solitude des jours passés.
J’aime imaginer que Dad, Maud, Gabi et Eve marchaient sur ce même chemin il y a un an, je ferme les yeux et les imagine devant moi.
Je traverse la route au Puerto Ibañeta ou Col de Roncevaux tandis que la météo alterne entre la grisaille, quelques éclaircies et de grosses averses. J’adapte la chanson de Brassens en chantant « Le Tanguy dans le mauvais temps ».
Peu après le Lindus (1218m), quelques rayons de soleil m’offrent une délicieuse pause au chaud avec la vue qui se dégage sur des vallons verdoyants.
Col de Burdincurucheta, j’entame une (très) longue descente en forêt, je passe mon temps à enlever et remettre ma veste et mon surpantalon avec cette météo très instable. Je vois de très nombreuses palombières sur mon chemin, certaines hautes dans les arbres, dans l’une d’elle je m’abrite même 10min le temps d’un gros grain, elles sont bien utiles en fait !
Je commence à en avoir marre de ce chemin de crête en forêt qui ne descend pas assez vite à mon goût. Pendant un moment le ciel ce dégage et je peux contempler la très belle vallée « en mosaïque » de praires, d’arbres, de vallons et petites collines et de tout petits hameaux. C’est un très beau tableau, le Pays Basque est vraiment une belle région quand il fait beau.
Je me plaît beaucoup à chanter les chansons basques que je connais, notamment celle-ci, qui raconte l’histoire du berger d’Urepel, un village tout près d’ici.
Errola, les fougères et les genêts me griffent les mollets. Col de Mizipira (830m), le sentier descend enfin vraiment. Col de Lepeder, au détour d’un virage je découvre le clocher du petit village. Les Aldudes (370m), que je suis content d’arriver !
Il est 17h30 et je file à l’épicerie du village, où je me sens comme dans la caverne d’Ali Baba, je m’achète beaucoup (trop) de gâteaux.
Dans la petite auberge de jeunesse nous ne sommes que deux, Mark est anglais et randonne depuis bientôt 3 mois, il a enchaîné GR20 et HRP, et comme moi finit celle-ci dans quelques jours. Nous discutons pas mal, dans les canapés de l’auberge puis autour d’une bière dans le petit bar du village.
Tout me paraît luxueux dans cette auberge, les canapés, les salles avec tables et chaises, la bouilloire, les infusions en libre service, les chambres avec matelas, et surtout la divine et interminable douche chaude, j’avais oublié comme c’était bon.