3 septembre
36,2km, 1460m D+, 2000m D-

Aujourd’hui j’aimerais ne pas arriver trop tard à Hendaye, alors je me réveille à 5h20 et pars une heure plus tard, chaudement habillé dans l’obscurité presque totale.

À la frontale, je marche assez lentement alors que le ciel commence à s’éclaircir, des nuages bas s’accrochent aux vallons basques dans la luminosité matinale.
En deux petites heures j’ai rejoint le col de Lizarieta. Puis le sentier me tend quelques pièges et je me trompe à trois reprises en allant vers le col de Lizuniaga, je me retrouve notamment à escalader des barbelés pour rejoindre mon chemin.

9h50, col de Lizuniaga (230m), je fais une halte à une auberge et commande un petit-déjeuner réconfortant après les épreuves de ce matin.

Plein d’énergie j’attaque cette 45ème et ultime étape du topo, qui commence par la franche et belle montée de la Rhune, 700m de D+ pour atteindre le dernier sommet de la traversée.
Plus je monte, plus il fait beau, plus la vue est belle et plus je transpire. Je finis par arriver sur le plateau sommital, la vers l’Ouest et le Nord se dégage et porte loin, je découvre avec une joie immense l’océan d’un bleu profond, le paysage côtier, toute la plaine, petits villages et grandes villes, Biarritz, St-Jean-de-Luz et Hendaye ! L’arrivée est en vue !

Ce sommet, desservi par un petit train pittoresque à crémaillère, est un peu touristique, et j’ai l’impression de voir un monde fou.

En redescendant de l’autre côté, je fais une pause sur un petit mamelon, termine presque toute ma nourriture, et profite de ce moment tout seul face à l’océan, avant de perdre en altitude.

Je continue ma descente à bon rythme, avec un sac plus léger que jamais, après un passage en forêt j’arrive au col d’Ibardin, cet endroit est l’enfer, c’est la frontière et c’est rempli de « Ventas » et de touristes en quête de tabac et d’alcool moins cher, il y a des voitures partout… Le changement est trop brutal là, vite sortons de là.

Le chemin remonte un peu puis suit un agréable passage à flanc avec toujours cette délicieuse vue sur l’océan, j’y croise plusieurs randonneurs qui se lancent sur le GR10. Je monte un dernier dôme herbeux, le Xodoabalgainan (481m), au sommet duquel je déguste mon dernier lion en contemplant encore l’océan.

Je passe sous les 100m et traverse le mignon petit village de Biriatou où des jeunes jouent à la pala.

Je passe sous l’autoroute, croise de plus en plus de maison.

17h, je ne dois vraiment plus être très loin.

Je suis sur les hauts d’Hendaye et commence à devoir marcher sur les trottoirs.

Je suis en ville et longe la baie intérieure, j’ai un mélange d’émotion de joie d’arriver et de tristesse que ce soit fini.

Baie de Chingoudy, je trouve le panneau avec une carte « GR10, Traversée des Pyrénées », la fin officielle.
YES ! ÇA Y EST JE L’AI FAIT !

Je tape des deux points sur le panneau et crie de joie, trop content. Les passants me dévisagent, je m’en fous complètement.

Pour parachever vraiment cette traversée il ne me reste plus qu’à aller me baigner dans l’océan et me relier au bain dans la Méditerrannée le premier jour.
18h03, je rentre dans l’eau en marchant, qu’elle est bonne, je nage 5min jusqu’à la bouée, ça y est je ne peux pas aller plus à l’ouest.
Sentiment de bonheur et d’accomplissement, que je suis bien…

 

 

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