Jour 4 : Cortalets – Cabane de la Rotja

Jour 4 : Cortalets – Cabane de la Rotja

Mercredi 9 août
26km, 1430m D+, 1200m D-

La nuit a été bien fraiche, ma nouvelle tente ne semble pas isoler autant que l’ancienne. En en sortant je découvre le soleil un peu levé sur la mer et un grand ciel bleu sur le Canigou, magnifique.

J’attaque la montée vers ce sommet qui fait la fierté des Catalans, tandis que Jean-Séb qui l’a déjà fait prend la variante par la belle crête du Barbet. Bien couvert, je monte à l’ombre dans les pierres, croise un peu de monde, dont un couple de californiens qui sont à leur 39ème jour de HRP dans l’autre sens, ils ont des sacs de 7kg chacun, c’est rare que je croise plus léger que moi ! (nancyhikes.com <- je suis en photo).
1h20 de montée, me voilà au sommet, 2783m, je monte sur la pierre de panorama et y crie ma joie. Le paysage coupe le souffle, le ciel est radieux, il fait même plus chaud ici que dans la montée.

La redescente commence par une cheminée abrupte mais pas difficile, bâtons accrochés au sac, il faut souvent mettre les mains. Dans la vallée, bien verte après toutes ces pierres, je retrouve Jean-Sébastien, nous marchons en forêt puis admirons de belles aiguilles rocheuses très rouges. Nous cassons la croûte à la maison forestière de Mariailles qui fait face à la vallée. Cette matinée est pour l’instant mon moment préféré de la rando, je ne le sais pas encore mais cette aprèm ça va être tout l’inverse.

Le ciel gris et brumeux s’approche alors que nous montons vers le Pla Guillem, puis quelques gouttes de pluie nous font nous couvrir sous un abri en pierre. Nous marchons dans le mauvais temps, ça va durer longtemps, par intermittence le brouillard et les nuages se dissipent quelques minutes pour découvrir une splendide vallée. Puis ça se gâte à nouveau, sévèrement cette fois, mes pieds sont trempés, l’eau pénètre mes gants, mes doigts sont gelés, puis la grêle vient s’ajouter. Nous marchons sur une crête et le vent nous frigorifie, je me rends compte que j’ai oublié de prendre mon sur-pantalon, je suis maintenant trempé des jambes puis de tout ce qui se trouve en dessous du bassin.

Nous finissons par atteindre une cabane métallique au Col de la Rotja (2375m), il n’est que 17h30 mais la météo ne se calme pas et nous décidons de nous y arrêter pour passer la nuit. Je quitte mes affaires mouillées et file tout droit dans mon duvet pour tenter de me réchauffer, j’ai rarement eu aussi froid…

Nous partageons ce refuge très sommaire avec Paxi, un jeune espagnol qui randonne en solitaire. Nous manquons d’eau et je suis extrêmement reconnaissant de Jean-Séb qui ressort pour récupérer de l’eau de pluie pour le dîner, manger une soupe chaude maintenant fait tellement du bien.

Je me rends compte aussi de ma 2ème erreur, je n’ai  pas assez bien protégé mes cartes sous la pluie et elles ont un peu pris l’eau. Décidément j’ai encore pas mal de progrès à faire.

Le soleil se lève sur la Méditerranée,
et sur le Canigou.
Bonheur au sommet.
D’ici je vois bien la suite de mon itinéraire.
Et Jean-Séb tout seul sur sa crête.
La fameuse « cheminée », plus impressionnante que difficile.
Dans la vallée, ohoh.
À ce moment là il fait encore beau.
Maison forestière des Mariailles.
Puis ça se gâte.
Je peux sortir l’appareil photo quand ça se découvre.
Jean-Séb et Paxi, grands sourires dans notre abri humide et froid.

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