Jour 6 : Bolquères – Maison des Ingénieurs (étang du Lanous)
11 août
27,2km, 1440m D+, 840m D-
Ce matin , fort de ma mauvaise expérience d’avant hier, je décide de faire du stop pour aller à Font-Romeu m’acheter un surpantalon, c’est à 5km et je n’aurai probablement pas une meilleure occasion. Le pouce tendu sur cette petite route n’a pas beaucoup de succès mais j’arrive quand même à mes fins, et après ce détour, reprends mon chemin sur le GR à Superbolquères. Il est 11h, je dois avoir au moins 1h30 de retard sur Jean-Sébastien, peu de chance que je le rattrape.
Je marche dans les bois, croise de nombreux VTT électriques, longe l’étang de Pradeilles, puis arrive vers 13h au beau lac des Bouillouses. En revanche il y a beaucoup de monde, de nombreuses familles, des randonneurs sans sac à dos… il doit y avoir un parking pas loin.
Ce joli sentier de randonnée serpente entre les nombreux « étangs du Carlit », je m’arrête pour déjeuner à l’Estany de la Comassa, l’eau est belle, ni une ni deux je me mets en caleçon et y plonge ! À 2200m l’eau est sacrément fraiche, mais fait tellement du bien, ça me rafraichit et me lave un peu (je devais puer depuis la douche d’Amélie-les-Bains), mon premier lac de cette rando, il était temps !
Me voilà dans la raide ascension du Pic Carlit, les forêts de sapins laissent place à l’herbe, puis aux pierres dont quelques touffes dépassent, puis finissent par disparaître aussi, à cette altitude plus de vie. Je croise encore beaucoup de monde qui redescend du sommet.
2h de montée sans pause, ça y est je suis au sommet des Pyrénées-Orientales (2921m), yeah ! Au fur et à mesure de mon ascension la vue sur les lacs en contrebas était de plus en plus belle, malheureusement le brouillard est tombé, et au sommet je n’y vois goutte.
Avec vigilance, dans le brouillard, je descend un long et très raide pierrier, étrangement de ce côté du Carlit il n’y a plus personne. Je finis par arriver en vue d’un assez grand lac de retenue, l’étang du Lanoux.
J’étais déjà venu randonner dans le coin quand j’étudiais à Toulouse, je ne mets pas trop longtemps à retrouver la « Maison des Ingénieurs », où je sais qu’est ouverte aux randonneurs une petite salle avec une table et des lits (avec matelas).
Il est 17h40, je découvre que cette fois la partie maison de cette « maison » est occupée, ils sont une bonne vingtaines, amis et familles à venir passer 3 jours à la montagne dans une maison avec de l’électricité, de l’eau, des douches, une cuisine, un frigo, etc.
Je vais à leur rencontre, ils sont tous plus sympathiques et généreux les uns que les autres : ils m’invitent à prendre l’apéro, puis à prendre une douche chaude, puis même à dîner avec eux ! Soupe, spaghettis carbonaras, vin rouge, dessert, tout ça dans une maison chauffée et dans une très bonne ambiance. Une soirée mémorable qui réchauffe le cœur et le corps, je ne suis pas prêt d’oublier la générosité de cette bande de joyeux lurons de Carcassonne. Je repars même avec du rab de spaghettis dans un sac plastique pour demain.