Jour 6 : Maison-Méane – Bousiyéas
Jeudi 13 août :
17,9km, 1200m D+, 110m D-, 7h30 étape, 5h30 marche
9h10, nous partons sur la route légèrement montante sous les rayons de soleil matinaux en chantant du Brassens. En peu de temps nous rejoignons un chemin qui marque l’entrée dans le Parc National du Mercantour, nous croisons un peu de monde dans cette belle vallée ensoleillée, notamment pas mal d’italiens.
Nous nous apercevrons que beaucoup ne montent en fait qu’au Lac du Lauzanier, nous finissons par l’atteindre après une belle montée. Quelques nuages cachent le soleil par intermittence, mais pour moi c’est baignade obligatoire, j’ai chaud. Le lac est bien froid mais je me sens tellement bien après, je suis frais et en forme pour grimper jusqu’au Pas de la Cavale (2671m).
Nous contournons le Lac de Derrière la Croix puis montons à bon rythme sur un pierrier jusqu’au pas (un pas c’est comme un col mais plus étroit ou plus aérien, souvent plus délicat). De l’autre côté la descente est assez abrupte, puis de nouveau un pierrier qui semble s’affaisser sous nos pas, un peu flippant. En arrivant aux petit Lacs d’Agnel, nous faisons une pause déjeuner (de plus en plus tard, il est plus de 14h), demi portion de semoule kubor et vache qui rit ça suffit largement.
Les jambes tirent et les gouttes de sueur perlent en remontant vers le Col des Fourches, nous dépassons un gars qui nous a hèle « Eh deux bâtons c’est de la triche hein ! », … euh d’accord.
Après le Col des Fourches (2267m) le chemin rejoint une sorte d’étrange village en ruine à l’abandon qui s’appelle le Camp des Fourches et que nous dépassons. Dans la Salsa Moreno, la vallée que avons passée entre le Pas de la Cavale et le Col des Fourches, nous avions vu des sorte de grands cratères faisant penser à des trous d’obus, nous apprenons que ce sont en fait des trous géologiques formés par des accumulations d’eau.
La descente vers Bousiyéas est un peu longue et monotone, nous avons hâte d’arriver, le chemin croise à plusieurs reprise une belle route qui serpente, digne d’une fin d’étape de Tour de France.
Les pieds et les jambes fourbus, la bière sur la terrasse du gîte d’étape de Bousiyéas est un véritable régal, nous trinquons à l’Edelweis ! Nous allons poser la tente à côté du minuscule cimetière du village et pouvons même profiter d’une agréable douche chaude au gîte. Quelques gouttes de pluie m’incitent à préparer le repas à toute allure au cas où ça se gâte. Et de fait nous dégustons nos pâtes au pesto et comté au chaud sous la tente alors qu’il pleut dehors, le moment est magique ! Nous nous plaisons à penser que peu de gens sauraient apprécier ce genre de moment à cause du soit-disant inconfort.
Vaisselle, ballade au cimetière, lavage de dents, nous recroisons le groupe de randonneur d’hier aussi. La pluie s’est calmée et nous traînons un peu dehors dans la douce fraicheur de la nuit tombante à discuter et philosopher sur la vie. Dans la tente, je dédicace « La marche dans le ciel » à Pierre, puis nous nous couchons tôt avec l’objectif de voir se lever le Soleil demain.