Tour de France à vélo – Partie 1

Tour de France à vélo – Partie 1

2 juillet 2020, 9h, il est l’heure de partir pour un nouveau voyage !

J’avais tout un tas d’idées et l’envie de faire un mois de vélo en solitaire, étant données les circonstances je crois que rester à l’intérieur des frontières françaises semble une bonne idée.

Alors c’est décidé, je prends une carte de France et je trace un itinéraire qui suit les routes en restant au plus proche des frontières, avec dans l’idée de « dessiner » la forme de la France avec mon vélo.

(Ou en tout cas dans un premier temps, la moitié de la France, parce que je n’ai qu’un mois devant mois et je ne m’appelle pas Jonas Deichmann).

En plus je suis invité à un mariage en Bretagne nord le 1er août, voilà qui donne un bel objectif à mon voyage : me rendre au mariage à vélo depuis chez moi en suivant la frontière ! Ce n’est pas tout droit certes, mais ça s’annonce génial ! 😀

Me voilà paré pour 1 mois.

Sommaire :
Chapitre 1 : Les Alpes
Chapitre 2 : la Méditerranée
Chapitre 3 : Les Pyrénées
Chapitre 4 : L’Atlantique
Chapitre 5 : La Bretagne

Chapitre 1 : Les Alpes

Grenoble, où j’habite, n’est pas vraiment sur la frontière, alors ma première étape sera de rejoindre Briançon où je récupérerai la « route des Grandes Alpes », en quelque sorte la route de tous les cols. Ça va être un début de voyage bien sportif !

Déjà pour ce premier jour je remonte la vallée de la Romanche et à partir de Bourg d’Oisans entame la montée du col du Lautaret, le premier d’une belle collection ! Je n’avais plus l’habitude du vélo chargé (que j’estime à environ 27kg tout compris), et dès les premiers mètres de dénivelé je me dis que ça va être costaud. 

Mais cette route qui passe par La Grave, au pied des Écrins, et qui offre un panorama à couper le souffle sur La Meije et ses glaciers, me donne du baume au cœur, ça y est le voyage est déjà génial ! 😀

Le ciel est couvert quand j’arrive au col du Lautaret, loin d’être le seul cycliste j’y vois pas mal de pancartes et de « statues » de vélos. Je m’y fais offrir un café par un couple d’ariégeois à qui j’ai raconté mon projet. Les rencontres et la générosité c’est aussi dès les premières heures de voyage apparemment !

À la Grave, au pied de l’impressionnante Meije et ses glaciers.
Je suis au cœur des montagnes, le voyage est déjà magique !
Le col du Lautaret, premier d’une belle collection.

Deuxième jour, à partir de Briançon les cols mythiques des Alpes vont s’enchaîner : Izoard, Vars, Bonette, Colmiane, Turini…

Je retiendrai d’abord la beauté des paysages du Parc Naturel du Queyras et du Parc National du Mercantour que je traverse sur ces petites routes, et qui me rappelle le GR5 sur lequel j’ai marché il y a cinq ans.

Mais aussi des supers rencontres : Bastien et Quentin, deux grenoblois partis pour 4 jours de vélo à travers les Alpes. Lionel, 63 ans, qui traverse les Alpes en solitaire du nord au sud. Ou encore Olivier, 21 ans, parti de Nancy et qui va à Rennes, en faisant un « petit » détour par les Alpes.

Je me souviendrai aussi longtemps de la descente du col de Vars sous la pluie, et de mes doigts frigorifiés. Puis le lendemain de la Cime de la Bonette, 24km de montée pour atteindre la route la plus haute d’Europe, à 2802m, et même voir un peu de neige en bord de route en plein mois de juillet !

Toutes ces montées sont sacrément sportives, pousser sur les pédales et monter à peine à 10km/h pendant des heures est un vrai jeu de patience et d’endurance. Mais les paysages traversés valent tellement l’effort, et les descentes sont à chaque fois un régal et une récompense. Décidément j’adore les montagnes, à vélo aussi !

Après avoir descendu les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya, je passe mon dernier petit col, celui de Castillon, après Sospel, et découvre de l’autre côté la vue sur le bleu de la Méditerranée ! Youpi !

Il m’aura fallu trois jours et demi pour l’atteindre, j’ai déjà l’impression que c’était beaucoup plus long !
Je suis trop content d’avoir réussi ce premier défi !

Au col d’Izoard j’entre dans le PNR du Queyras,
dont les paysages de montagnes sont juste magnifiques,
et me rappellent le GR5, il y a 5 ans !

Chapitre 2 : la côte méditerranéenne 

Ah la belle Côte d’Azur … tout compte fait ce n’est pas ma partie préférée du voyage, peut-être parce que cette côte est trop urbanisée pour moi, peut-être parce qu’à 0m d’altitude je retrouve la canicule de juillet qui ne me manquait pas en montagne, et sans doute parce que les routes ici ne sont pas vraiment pensées pour les vélos, les bandes et pistes cyclables sont rares, et la circulation bien trop dense…

Malgré tout ça, j’en garde aussi une foule de bon souvenirs ! D’abord Menton, troisième fois qu’un voyage m’amène ici, les Alpes se jettent dans la mer bleue marine. Un beau décor de transition entre montagnes et mer.
Puis Roquebrune, Villefranche-sur-Mer, Nice, Cagnes-sur-Mer, je roule à contre-sens de mon premier long voyage à vélo vers l’Italie.

En traversant Monaco ou encore Cannes j’ai l’impression de faire tâche au milieu des voitures hors de prix, des grands hôtels et des passants bien habillés. Mais je m’en fiche sacrément, au contraire même je trouve ça plutôt amusant.

Pour éviter le plus possible les grosses chaleurs je pars tôt le matin.
6h, Théoule-sur-Mer, le soleil se lève sur la mer et la Pointe de l’Aiguille et vient baigner de reflets orangés le massif de l’Esterel. Il n’y a pas grand monde sur la route en cette heure matinale et je me régale en roulant en direction de Saint-Raphaël.

Sainte-Maxime, Saint-Tropez, Le Lavandou… Comme chaque jour, plus l’heure avance, plus les voitures se font nombreuses et plus la chaleur devient accablante. Ce qui freine malheureusement un peu mon enthousiasme.
Mais chaque longue journée de pédalage se voit aussi récompensée par un délicieux bain dans la mer en fin d’après-midi. L’eau est à peine assez fraîche pour délasser mes muscles, mais quel bonheur !

Menton, transition des montagnes à la mer.
Puis Monaco, Nice, Cannes et autres grandes villes.
Pointe de l’Aiguille, Théoule-sur-Mer.
Rouler le matin, c’est bien. Les routes sont encore calmes et fraîches.
Le massif de l’Esterel.
Le Lavandou.

L’une de mes étapes les plus difficiles sera probablement de Toulon à Istres, en traversant Toulon puis Marseille, des villes vraiment pas cyclables, il me faudra une bonne heure pour sortir de l’étendue de la métropole marseillaise, et arriver à la zone portuaire de l’Estaque, en côtoyant les camions sur une large route. Il y a des moments comme-ça, c’est juste pas fun…

Heureusement, le nombre de moments géniaux est beaucoup plus important : entre Istres et Sète la traversée de la Camargue me fait retrouver la nature, le calme et la biodiversité : les flamands roses peuplent les étangs par centaines, les grues et les hérons me survolent, des chevaux semblent gambader librement. C’est magique, et c’est un sacré contraste avec l’urbanisation de la veille.

Des contrastes similaires j’en verrai d’autres, par exemple entre les 30km de route nationale et les centaines de camions qui me frôlent au sud de Narbonne, et le magnifique coucher de soleil qui se reflète dans l’étang de La Franqui, à côté de Leucate.

Longer les étangs de Camargue.
Peuplés de centaines de flamands roses, grues cendrées et autres oiseaux magnifiques.
Mais les routes ne sont pas toujours belles, 30km de nationale infernale au sud de Narbonne..
Contrastant avec le coucher de soleil sur l’étang de La Franqui.

Mon dernier jour le long de la Méditerranée m’emmènera jusqu’en Espagne, où je déborderai un peu des frontières françaises pour rejoindre un ami près de Roses et y passer mon premier jour de repos, tant attendu et bien mérité, après déjà plus de 1000km pédalés !
Avant de passer la frontière, la côte Vermeille m’ai fait traverser les jolis villages de Collioure, Port-Vendres et Banyuls-sur-Mer, ça y est je suis au pied des Pyrénées ! Les souvenirs de la HRP me font monter le sourire jusqu’aux oreilles. Le col de Banyuls (et sa rampe à plus de 17%), en revanche, m’oblige à descendre et pousser le vélo à pied (seule fois de tout le voyage).
Ce col est le premier d’une longue série qui m’attend ! 😀

Collioure, sur la Côte Vermeille.
Puis Banyuls-sur-Mer, me voilà au pied des Pyrénées !
Retrouvailles avec le départ de la HRP, et sourire jusqu’aux oreilles.
Le col de Banyuls, premier d’une longue série.
Premier (et seul) jour de repos à Empuriabrava, tant attendu et bien mérité.

Chapitre 3 : Les Pyrénées

Mon chapitre préféré sans doute. :p

Même si ça ne commence pas dans la facilité, le premier col aujourd’hui est le col du Perthus, col frontalier assez bas, chargé de circulation et de supermarchés espagnols, « ventas » accueillant de nombreux touristes français venus acheter alcool et parfum moins chers… Et le deuxième col de la journée n’est pas mieux puisque je décide de le contourner, la météo s’est dégradée, les orages et la pluie ne sont pas engageants et je fais demi-tour à Amélie-les-Bains pour contourner par la plaine jusqu’à Prades.

Heureusement ce sera quasiment la seule mésaventure car à partir du lendemain le soleil va me suivre jusqu’à l’Atlantique, ou presque !

De Prades je partirai avec Stéphane, mon oncle, grand amateur de vélo qui habite en Ariège et qui m’a rejoint pour rouler un peu avec moi. Ça fait plaisir d’avoir de la compagnie et de rouler avec lui ! Ensemble nous passerons les beaux cols de Jau, Garabeil et Pailhères, pour une journée de plus de 120km et 2970m D+, mon record de dénivelé (pour l’instant) !
Et le soir nous serons récompensés par un copieux dîner et une chaleureuse soirée en famille. 🙂

Le lendemain c’est Laurie, une amie toulousaine, qui me rejoint pour l’étape du jour. Nous arpentons les jolies petites routes de l’Ariège, que cette région est belle et préservée, le Port de Lers, son étang, le col d’Agnès, le petit village d’Aulus-les-Bains et le col Latrape.
Décidément chaque jour apporte sont triplé de cols, et même si la sueur est à chaque fois au rendez-vous, je me sens assez en forme, un peu plus entraîné que dans les Alpes, et bien habitué au poids de mon vélo.

Les Pyrénées ça commence sous la pluie.
Puis dans la sueur.
Mais les efforts valent largement le coup !
Montée du col de Pailhères avec Steph.
Retrouvailles et soirée en famille !
Et montée du Port de Lers avec Laurie.
Picnic au bord de l’étang de Lers.
Col d’Agnès.
Bref un régal.

15ème jour du voyage : Bagnères-de-Luchon – Barèges. Ce jour-là mes cuisses font un sacré boulot et je passe trois cols mythiques : le Col de Peyresourde (1568m), la Hourquette d’Ancizan (1564m) et pour bien terminer la journée le Col du Tourmalet (2115m), le plus haut des Pyrénées, et probablement le plus célèbre.
J’arrive en haut complètement exténué mais super content, je ne savais pas si j’en serai capable, mais j’ai finalement avalé les 3270m de D+ de la journée !

Et puis à partir de demain ça va changer d’ambiance..!

Le Col de Peyresourde (1568m), 1/3
La vue sur la Vallée d’Aure en grimpant la Hourquette d’Ancizan (1564m), 2/3
Et le fameux géant du Col du Tourmalet (2115m), 3/3 dans la journée !

J’ai repéré une prairie pour bivouaquer dans la descente vers Barèges, j’ai trouvé un endroit qui m’a l’air sûr pour laisser mon vélo, j’ai décroché mes sacoches et transféré mes affaires dans mon sac à dos, et… transformation : je passe de cycliste à randonneur ! 😀

Nous sommes le 17 juillet, c’est mon 16ème jour de voyage et de retour sur mes pieds je pars randonner deux jours dans la réserve naturelle du Néouvielle !
Il est 9h du matin, ça ne fait même pas 1/2h que je marche et je suis déjà trop content, me voilà de nouveau randonneur dans les Pyrénées, et je suis arrivé ici de chez moi à la force de mes jambes, et ça c’est juste génial, je me sens tellement à ma place en cet instant précis.

M’éloigner de la route a du bon aussi, même si ça fait déjà quelques jours que je traverse des paysages incroyables, à pied je m’immerge bien plus dans la nature, je retrouve son calme et sa sérénité, ses odeurs et ses bruits.. Même si à 5km/h j’ai l’impression d’être un escargot !

Je trouve rapidement un bâton de bois dans la montée vers mon premier col, la Hourquette Nère, mes jambes sont déjà en train de râler, je ne les ménage pas vraiment quand je repense à la journée d’hier.
Cependant plus je prends de l’altitude, plus mon horizon grandit et ma vue se dégage sur les beaux sommets qui m’entourent, et une fois au col je découvre le magnifique bleu marine de nombreux lacs de montagne en contrebas. En plus j’ai une météo de rêve, c’est magique !

Sur la rive du Lac du Milieu je trouve un bel endroit pour planter ma tente, 2200m d’altitude, pas de réseau, juste la montagne, la nature, les lacs et quelques autres campeurs plus loin. J’ai froid et pas grand chose à manger, mais l’inconfort du bivouac en montagne fait partie du bonheur de l’aventure. Je suis heureux d’être là et d’y être seul, c’est comme une petite aventure à l’intérieur de la grande aventure.

Dans le Néouvielle il y a des lacs partout ! (ma trace est en noir)
Tanguy heureux. Je suis à ma place ici.
Au col, le Pic de Bastan domine plusieurs lacs, dont Gourg-Nère et Bastan (ou Port-Bielh).
Le Lac du Milieu (2222m) près du refuge du Bastanet,
j’y plante ma tente, quel bonheur de bivouaquer en pleine montagne.

6h45, je me réveille dans la fraîcheur matinale, allume mon réchaud et avale flocons d’avoine et café avant de plier ma tente encore humide de rosée. Ma deuxième journée de rando dans cette réserve naturelle va me faire découvrir encore de nombreux lacs, dont notamment le Lac d’Aumar, à l’eau bleu translucide, et dominé par le Pic du Néouvielle au sommet enneigé. J’y arrive en milieu de journée, sous un puissant soleil, idéal pour une baignade rafraîchissante et un petit casse-croûte. Se baigner dans un lac de montagne, l’exemple parfait du bonheur simple.

Revigoré, je gravis ma dernière montée jusqu’à la Hourquette d’Aubert, d’où je redescends assez longuement jusqu’à la route. Il est 16h, je retrouve mon vélo dans la remise du restaurant où je l’avais laissé (youpi!), je me change et – abracadabra – me voilà de nouveau cycliste ! J’aurai tout de même randonné plus de 33km sur ces deux jours, merci mes jambes.

Je repars dans la descente jusqu’à Luz-St-Sauveur, où je retrouve aussi du réseau pour la première fois depuis deux jours. Ce qui me permet d’organiser mon étape de ce soir : je vais me faire héberger par de la famille à Arras-en-Lavedan, petit village où je passais de nombreuses vacances enfant. Un peu moins de 40km de vélo me permettent de rejoindre mon grand-oncle et ma grande-tante, que je n’avais pas vus depuis des années ! Soirée de retrouvailles autour d’un délicieux repas. En me couchant j’ai du mal à croire que ce matin je me réveillais dans ma tente au milieu du Néouvielle !

Le Lac du Milieu, miroir matinal.
Le Lac de l’Oule, plus bleu que le ciel.
L’eau translucide (et délicieuse) du Lac d’Aumar.
Hourquette d’Aubert (2498m), mon point le plus haut des Pyrénées sur ce voyage.

19 juillet, je serais bien resté quelques jours me reposer ici, mais si je ne veux pas être en retard au mariage à Paimpol, je dois avancer !
En même temps il fait grand soleil, et ç’aurait été dommage de ne pas rouler aujourd’hui, alors j’attaque la montée du col d’Aubisque (1704m) qui passe par le col du Soulor (1474m), une longue montée d’une trentaine de kilomètres, mais jamais trop raide, et encore une route de montagne à couper le souffle, probablement un de mes cols préférés de tout le voyage.

Au col, dominé par le Pic de Ger, les trois vélos géants m’attendent pour faire une photo, avant de basculer sur l’autre versant qui me fait redescendre vers Laruns et la vallée d’Ossau.

1200m plus bas, je retrouve aussi la chaleur de la canicule, quelle idée d’attaquer Marie-Blanque, le 3ème col de la journée, à 15h30 ?

Finalement, exténué par la chaleur et ces montées, c’est le panneau du village où je fais étape qui me fera entendre raison aujourd’hui : « Arette ».

Magnifique route entre le col du Soulor et le col d’Aubisque.
Les vélos géants du col d’Aubisque, dominé par le Pic de Ger.
Laruns et la vallée d’Ossau.

En quittant Arette je passe du Béarn au Pays Basque, je commence à me rapprocher de la fin de la chaîne des Pyrénées !

Mais je n’en ai pas encore fini des montées, le col le plus dur de toute ma vie m’attend encore : Bagargui, une dizaine de km dont surtout 4km à 12,5% de moyenne, tout ça par environ 37°C, je crois mon cardio n’est jamais autant monté dans un col ! Déjà qu’avec un vélo léger ce n’aurait pas été donné, mais avec mes environ 25kg, mes pédales plates, et la fatigue des derniers jours, j’ai vraiment souffert.
Ce genre de moment où il faut aller puiser des ressources tout au fond de soi-même ne sont pas les plus faciles à vivre, mais nous développent tellement, « your life begins behind your comfort zone », comme disait l’autre.

Une longue et belle descente à travers les vallons basques en mosaïques, va m’emmener jusqu’au charmant village de St-Jean-Pied-de-Port, puis je passerai les deux derniers cols, Izpegi et Otxondo, et une nuit en Espagne, avant d’arriver à Saint-Jean-de-Luz dans la matinée du 21 juillet.

Ça y est j’ai rejoint la côte Atlantique ! Youpi !!! C’était pas facile mais j’aurais réussi à traverser les Pyrénées depuis la Méditerranée (et c’était quand même moins long qu’il y a 3 ans quand je l’avais fait à pied).

Maintenant je n’ai plus qu’à filer plein nord jusqu’en Bretagne ! Un peu de plat ça va me faire du bien. 🙂

Larrau, je suis passé du Béarn au Pays Basque.
Bagargui, le col le plus dur de ma vie, avec un passage à 12,5% pendant 4km.
Une longue et belle descente m’emmène..
..jusqu’au charmant village de St-Jean-Pied-de-Port, c’est beau le Pays Basque !
Et après deux derniers cols et une nuit en Espagne, me voilà sur la côte Atlantique ! Ça y est j’ai relié la mer à l’océan, youpi !

Chapitre 4 : La côte Atlantique

Cap au nord !
Je pourrais résumer ce chapitre en quatre mots : piste cyclable et forêts de pins.

Nous sommes le 21 juillet et je m’engage sur la Vélodyssée, long itinéraire cyclable qui remonte toute la côte de Hendaye jusqu’à Roscoff.
Je ne la suivrai pas tout du long, mais ça change déjà rapidement d’ambiance par rapport aux Pyrénées : c’est absolument plat, et je roule en forêt, entouré de pins. C’est aussi calme et paisible, il n’y a plus de voitures, je croise et dépasse beaucoup de cyclistes et cyclotouristes, parfois mêmes quelques familles, avec les enfants en carriole ou à vélo.

Mais je vais rapidement trouver ça assez monotone de rouler entre les pins, sans jamais de changement de paysage ou de rythme. En plus je découvre qu’on ne voit jamais l’océan depuis la piste cyclable, « enfermé » dans la forêt, il faut sortir de l’itinéraire et faire un aller-retour de quelques kilomètres sur la route pour rejoindre une plage. Finalement, de Saint-Jean-de-Luz à la pointe du Médoc je n’ai presque pas vu l’Atlantique.

La Vélodyssée pour l’instant globalement c’est ça,
ou ça,
Ou encore ça.
Les forêts de pins sont calmes et paisibles, mais franchement monotones.

Mon deuxième jour le long de la côte Atlantique me fera passer au bord des étangs de Biscarosse et de Cazaux-Sanguinet, il y a un peu de monde, mais j’y fais tout de même ma première baignade depuis les Pyrénées, bien agréable, en plus l’eau n’est pas salée (ce qui est mieux pour les frottements !).
Puis, un peu avant Arcachon, je vais poser le vélo pour grimper sur la fameuse et impressionnante dune du Pilat, que je découvre pour la première fois !

Le lendemain après avoir contourné le bassin d’Arcachon, je vais remonter toute la pointe du Médoc, ce qui consiste encore une fois à tracer plein nord à travers la pinède. Je passe beaucoup de temps sur mes prolongateurs pour affronter le vent de face, et, pour la première fois (de ma vie) je mets de la musique dans mes oreilles pour affronter la monotonie de la route. Nouvelle source de motivation !

À la Pointe de Grave, tout au nord du Médoc donc, je décide de prendre le ferry qui traverse l’estuaire de la Gironde, ce sera ma seule « entorse carbonée » du voyage, je trouve tout de même que ça a plus de sens que de redescendre jusqu’à Bordeaux pour contourner l’estuaire (et me rajouter 250km au passage).

De l’autre côté me voilà en Charente-Maritime (le département n°17 et mon 17ème département du voyage !). Je fais étape à Saint-Palais-sur-Mer, juste à côté de Royan, en famille, venue passer une semaine de vacances ici. Aujourd’hui depuis Arcachon j’ai roulé 151km, ce qui est ma plus longue étape (pour l’instant..).

Première baignade dans l’étang de Cazaux-Sanguinet.
Découverte de la fameuse dune du Pilat.
Et continuer à suivre des pistes cyclables pour remonter la pointe du Médoc.
Petite baignade à Saint-Palais-sur-Mer, je suis en Charente-Maritime après avoir traversé l’estuaire de la Gironde en ferry.
Retrouvailles familiales à St-Palais. 🙂

Ce record de distance va rapidement être battu : après une petite demi-journée de vélo pour rejoindre l’île d’Oléron, du repos, et des moments en famille et entre amis, c’est tout frais que j’attaque ce qui sera la plus grosse journée du voyage :
Je quitte l’île et me retrouve avec un vent plutôt favorable (ça change !), je passe Rochefort et La Rochelle, et me dis que je vais peut-être essayer de pousser jusqu’aux Sables-d’Olonne, je n’avais pas prévu d’aller aussi loin mais les kilomètres défilent et mes jambes vont bien alors je continue à rouler. Il est presque 20h et le compteur affiche 199km quand j’arrive aux Sables, la barre des 200 va être franchie en cherchant un camping plus loin. Bilan de la journée 206km, et une énorme pizza qu’affamé, j’engloutis sous ma tente, sous la pluie qui s’est mise à tomber quand je l’installais, bon timing !

Repos sur l’île d’Oléron.
La Rochelle.
Un tanguy fatigué mais content à la fin de la plus grosse journée (en distance) : 206km.

Avec ce gros rythme me voilà presque déjà en Bretagne : le lendemain, après un passage sur l’île de Noirmoutier, et sa route submersible (!), je franchis l’estuaire de la Loire par le pont (horriblement passant) de Saint-Nazaire, et passe la nuit tout seul dans un camping à l’abandon de Pornichet, belle ambiance.

La baie de l’Île de Noirmoutier, depuis son pont.
Et plus tard, le (très) long pont de St-Nazaire, et ses nombreuses voitures..
Passer la nuit tout seul dans un camping à l’abandon, royal.

Chapitre 5 : La Bretagne 

C’est en traversant les marais salants de Guérande que je me rends compte que j’arrive pour de vrai en Bretagne, même si administrativement parlant je suis toujours en Pays de la Loire.
Une fois passé cette frontière administrative, le ciel se couvre, et je commence à me prendre des gouttes. Un jour un ami m’a dit « en Bretagne il ne pleut que sur les cons », je ne dois donc pas être bien malin. En tout cas cette première journée en Bretagne ne va pas être la plus agréable, je me fais bien tremper en contournant le golfe du Morbihan par Vannes. La pluie ne se calme que sur la fin de mon étape en arrivant sur la presqu’île de Quiberon, où, une fois n’est pas coutume, je me fait chaleureusement accueillir par des amis.

Front de mer de La Baule
Ma route passe au milieu des marais salants de Guérande, ça y est je me sens en Bretagne ! 🙂
Et je pense à toutes ces tartines au beurre salé que je mange depuis tout petit. 😋
Il paraît qu’en Bretagne « il ne pleut que sur les cons ».
Accueil chaleureux à St-Pierre-Quiberon. 🙂

Concarneau, la « ville close », de nouveau hébergé par des amis, ça y est me voilà dans le Finistère ! Ma route longe l’océan, sauvage et magnifique, je roule jusqu’au bout de la Pointe du Raz, et je pose même le vélo pour marcher jusqu’à l’extrémité de la pointe. Là, tout à la fin de la Terre, face à l’océan et à l’île de Sein, je médite, me disant que, tout de même, je suis loin de chez moi !

Ce soir je dîne avec Chrystelle et Pascal, un couple de cyclistes très sympas dont j’ai réussi à prendre l’aspiration jusqu’à Plomodiern, vivent les rencontres en voyage !

Concarneau, la ville close.
Et de nouveau des retrouvailles avec des amis !
La côte magnifique et sauvage du Finistère.
Mon vélo à la Pointe du Raz.
Je ne peux pas aller plus à l’ouest.
Terminer la journée par une petite baignade à Plomodiern.
Et dîner avec Chrystelle et Pascale, quand ce ne sont pas les amis ce sont les rencontres sur la route avec des cyclistes. 🙂

Le lendemain, afin de parfaire le dessin de mon tour de France, je m’enfonce dans la presqu’île de Crozon puis fais demi-tour vers l’est, avant de revenir de nouveau vers l’est, pour rouler jusqu’à la Pointe Saint-Matthieu, après avoir traversé Brest. J’ai comme l’impression de ne pas suivre l’itinéraire le plus efficace. 🤔

Nous sommes 30 Juillet et c’est jour de grosse canicule, je suis content d’être en Bretagne, région de France où elle est probablement la plus supportable. Je continue de longer l’océan, par une petite route côtière touristique, je suis tout seul, il est plus de 21h,  et je suis tellement à l’ouest que le soleil n’est pas encore couché, ses couleurs et la sauvagitude de cette côte rendent le moment magique, ça fait plus de 8h que je suis sur ma selle aujourd’hui mais je suis aux anges !

Ça fait plus de 180km et 2000m d+ (la Bretagne ça n’est pas plat !) quand j’arrive à Lannilis vers 22h, et la dernière nuit de cette première moitié de voyage sera encore sous le signe de la rencontre et de l’hospitalité : Yves et Cyril m’invitent chez eux, à dîner et à dormir, alors que je commençais à me lancer dans la galère tardive de chercher un endroit où planter ma tente.

Photos

Le phare et les ruines de la Pointe Saint-Matthieu
21h, moment magique de solitude sur la route côtière tout au nord-est du Finistère.

31 juillet, dernier jour de cette première partie de Tour de France, en passant notamment par Morlaix (bons souvenirs de voile ici), par Lannion (avec une pointe à 71,4km/h en descente, record battu !), et enfin par Paimpol, où se tiendra demain le mariage de mes amis !

Le défi est réussi je suis arrivé dans les temps, trop content de retrouver mes amis ! Je vais même avoir le temps de prendre l’apéro sur la plage, me baigner, et me reposer pour pouvoir faire la fête demain. 😀

Bons souvenirs en m’enfonçant dans la longue baie de Morlaix.
Paimpol, je suis arrivé à temps pour le mariage de PM et Mahaut, défi réussi ! 😀

Mais ce n’est pas fini …

J’avais initialement le projet de ne rouler qu’un mois, de rejoindre la Bretagne par les côtes et les frontières, mais au fur et à mesure de mes jours de vélo je me suis rendu compte que le projet de faire le tour entier de la France par ses frontières avait beaucoup plus de sens, alors je vais revenir plus tôt que prévu !

Après le mois d’août où mon programme était déjà chargé, je me dis que je vais revenir en train à Saint-Brieuc début septembre pour boucler ce tour de France avant la fin de l’été.

La suite du récit dans le deuxième article (en cours d’écriture).

L’envie de compléter ce « demi tour de France » me démange… 😇

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